Norco Manik : un maniaque de l’enduro musclé

Difficile pour un VTT né en Colombie Britanique de rouler sur autre chose que des chemins techniques, et avec ce Norco, c’est un régal sur ce type de terrrain !

Justement, la selle reprend les motifs peints sur le cadre et associe à la tige de selle Syncros. Cette marque, aussi canadienne, fournie la potence courte et le guidon large, de quoi avoir un avant rigide et précis. La fourche Marzocchi 55 R ne fait pas dans la guimauve, avec ses tubes plongeurs en 35 mm, son méga arceau, son axe de 20 mm, on sent bien que les 2 700 g sont prêts à tout encaisser. Les roues ne font pas non plus dans le léger, mais malgré quelques beaux ratages et lâcher de vélo, les cercles Sun Ringlé montées avec des rayons DT Swiss sur des moyeux Axiom, non pas bougés d’un millimètre. Les gros pneus Kenda contribuent à rester sur la bonne trajectoire, mais alourdissent la note des kilos embraqués. Pour stopper cette masse importante, les freins Hayes Stroker accomplissent des exploits rassurants. Dommage que le dérailleur arrière soit en Sram X7, un X9 en chape moyenne eut été nettement mieux, mais à 1195€ pour ce beau jouet il ne faut trop en demander.

Beau, facile à piloter, rigoureux, stable, roulant très vite, le Manik sort le grand jeu

Pas de chance pour la première partie de l’essai, le terrain est très collant, et le pilote aussi, physiquement et moralement. Le rendement est moyen, inutile de s’affoler en montée, le poids, les pneus, la fourche Marzo qui pompe énormément, rendent tout chrono impossible. Assis, petit plateau, nez au vent, c’est la seule solution, en attendant un relief moins exigeant. En plaine ou sur des parcours accidentés, on retrouve le sourire, la position de pilotage est très agréable, même si la moyenne horaire est… moyenne. Le yoke et les haubans très rigides contribuent à rendre le vélo précis en courbes, mais rappellent par l’inconfort procuré, que vos vertèbres sont là.

On passe d’un virage à l’autre en toute décontraction, le Manik obéit au guidon. Et si les changements de cap sont un peu lent, il suffit de bouger un peu sur la selle, pour donner plus d’angle. C’est bien sur en descente où l’on s’éclate, la notoriété de la marque s’est fait là, et le poids est oublié. L’angle de direction autorise toutes les folies, les sauts n’impressionnent plus, la stabilité, et la confiance qu’il inspire vous emmène vers des vitesses fulgurantes. Il faut bien sur éviter les grosses pierres, ça tabasse fort, mais il se prête bien au pistes défoncées car il s’est être rigoureux tout en gardant ce coté fun, qui est tout l’esprit d’enduro rigide.