MBK EL 585 : Un MB€¦ K.-O.

Difficile de se faire une place au soleil avec une concurrence qui innove sans cesse dans le segment des 1500€. MBK a connu des heures glorieuses il y quelques années de ça. Peut-il résister avec l’EL 585 ? Il y a des raisons d’en douter à moins de vouloir faire de la randonnée…

Un petit mot sur le changement de débattement qui implique de démonter les biellettes… Bonjour le côté pratique ! On ne prend pas spécialement plaisir à critiquer aussi vertement un VTT mais il faut dire que ce pauvre EL 585 compile un paquet d’erreurs de conceptions. Cela ne va pas nous empêcher de rouler, car ces compagnons de roulage l’attendent. D’ailleurs, ils l’attendront tout le temps… Une fois installé à ce guidon à la forme étrange qui ramène les poignets en arrière, peut-on enfin y aller ? Eh bien non ! Nous avons été confronté aux réglages ardus de l’amortisseur et de ces deux chambres d’air. Passé un certain poids (75-80 kg), le réglage devient très aléatoire.

MBK devra retravailler son EL pour qu’il devienne un vrai sportif en 2009…Jusque là, passez votre chemin !

La seule solution consiste à bloquer l’amortisseur dès que l’on cherche un peu de rendement. Cette fois, c’est parti ! A un train de sénateur, car il ne faut pas chercher le chrono… On tente plutôt d’affiner les trajectoires pour profiter de l’inertie du binôme pilote-EL, avec es 15 kg. Le manque de rigidité constaté à l’arrêt n’est pas un handicap en roulant, il améliore même le confort. La fourche Marzocchi, sensible sur les petits chocs, permet de garder le bon cap sur les chemins étroits pris à allure modérée. Car, contrairement à ce que laisse penser le CV délivré par MBK, ce n’est ni un enduro, ni un all mountain, ni un marathon. Plutôt un randonneur agréable.

En relance, entre le manque de rigidité du cadre, pourtant en aluminium 6061, le pédalier Suntour SR (véritable guimauve) et des roues à l’inertie importantes, il ne faut pas espérer jouer les cabris. On reste assis et augmente le rythme progressivement. Les commandes Micro Shift, précises mais un peu raides à actionner, aident à trouver le bon rapport lorsqu’une côte arrive. L’EL n’est pas le king de la montagne mais en dépit d’une motricité moyenne, il grimpe bien. Il faudra positionner les bagues de hauteur de potence au plus bas si l’on ne veut pas partir en roue arrière. Ce même exercice est difficile à reproduire sur le plat. Les descentes rapides ont mis à mal les freins Shimano, certes progressifs mais rapidement poussifs. C’est dommage : on sent bien qu’il y a un potentiel mais le tout est gâché par un manque évident de temps dans la conception. MBK, on se donne rendez-vous l’année prochaine avec un nouveau EL qui donne enfin envie de rouler ?