La Costa Brava : Chaleur, VTT et plaisir du ride

Il fait froid, il pleut, on en a marre… Le printemps tarde à arriver… En attendant que le soleil daigne pointer le bout de ses rayons et pour mieux conjurer le sort, cap au sud avec le crew, en direction de l’Espagne et de la Costa Brava.

Nous avons jeté notre dévolu sur la Costa Brava

Nous nous retrouvons du côté de Salon-de-Provence, à notre lieu de rendez-vous habituel. Moi venant de Marseille, Nico et Narb venant de la région aixoise, c’est un point central pour nous rejoindre. Nous chargeons le camion Vtopo avec tout le matériel que nous avons pris. C’est la première fois qu’il est plein. Entre les vélos, les tenues, le matériel photo et vidéo, les duvets, tentes, matelas et le bois, il n’y a plus aucune place à l’arrière du fourgon. Le carton de bois pèse un âne mort… On s’y prend à quatre pour le faire glisser dans le coffre. Au démarrage, on sent immédiatement que le fourgon est lourd : accélérations poussives et freinages rallongés. Les suspensions sont assez souples. Nous prenons le départ vers 20h30, le GPS annonce 3h30 de route tout de même… Sans compter l’arrêt pour le dîner. Sur l’autoroute, le trafic est fluide, le camion trace son chemin sans encombre. Un peu après 23h, nous prenons une bonne pause à une célèbre chaîne de restauration rapide. Nous mangeons mal et vite, mon estomac me le rendra demain toute une partie de la matinée. Nous passons la frontière vers minuit, la fatigue commence à se faire sentir, surtout que la journée a commencé ce matin pour moi vers six heures. Après avoir quitté l’autoroute, nous prenons la direction de l’Escala, station balnéaire très prisée de la Costa Brava. Nous visons la plage des Dunes. Après un premier chemin emprunté, nous décidons de faire demi-tour, l’accès à la place est barré par une grosse dune de sable. Impossible de s’approcher et avec tout le matériel que nous avons à transporter, c’est impensable. Quelques kilomètres plus loin, nous suivons un nouveau chemin. Ce dernier se révèle bon. Nous atteignons un petit pont en fer qui surplombe le Riu Vell, petite rivière qui se jette dans la mer et coupe la plage en deux. Après quelques aller-retours, nous arrivons à décharger le camion. Nous nous installons en plein milieu de la plage, au sein d’une nuée de sable. Le paysage est splendide. Au loin, quelques lumières de chalutiers barrent l’horizon. Pas un bruit, pas de vent. Personne. On se croirait presque au bout du monde. Nous allumons le feu avec les morceaux de pins ramenés de France. Avec un peu de gel inflammable, le bûcher prend assez rapidement.

Nous voulons profiter du lever du soleil

Pendant ce temps, nous préparons à côté un »flaming» Intense Vtopo pour les besoins de la vidéo. Le foyer tient chaud et repousse un temps la grande humidité. Nous dressons les tentes, jetons matelas et duvets à l’intérieur. Seul Narbaix reste à la belle étoile. Vue l’humidité dans l’air, ce n’est pas le meilleur plan ! Il est deux heures du matin. La nuit sera courte. A peine allongés, nous nous endormons. Et à peine endormis, nous nous réveillons ! Il est six heures, le réveil sonne. Nous souhaitons profiter du lever de soleil pour réaliser nos premières images. Pendant presque deux heures, nous profitons de la belle lumière pour shooter quelques belles images. Tout est complètement trempé, nous chargeons le camion, nous ferons sécher tout ça demain. Soulagement, il n’y a plus de bois à brûler, tout a gentiment cramé dans la nuit. Pour nous échauffer, nous prenons la direction du site archéologique d’Empuriés, port antique gréco-romain. Le site est fermé, nous le parcourons derrière les grilles et profitons de rouler en front de mer sur de jolis pontons en bois. L’ambiance est plutôt tranquille, le ride est très pépère. Nous atteignons la ville de l’Escala. En basse saison, c’est très calme. On se croirait presque après le passage d’une guerre chimique : bâtiments inoccupés, rues désertes, magasins fermés, quartiers vides… Impressionnant voire même inquiétant.

La Costa Brava est très peu fréquentée hors saison

Derrière le port de plaisance, nous suivons un chemin au bout d’une impasse délabrée qui prend pied sur la côte rocheuse. Le chemin se transforme en single, et suit le littoral. Le cheminement sec et rocheux demande un peu de pilotage. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne du port, on prend de la hauteur, et d’un paysage urbanisé, on passe à des étendues sauvages. La vue sur la mer est panoramique. Quelques écueils rocheux dépassent de l’horizon. Non loin de là, à l’Estartit, c’est un des royaumes de la plongée sous-marine de la Méditerranée avec les îles Médès. Plus loin, nous rejoignons à nouvelle fois un autre quartier de l’Escala, Cala Montgo. Là aussi, c’est le désert : allées, immeubles, villas, tout est vide. Nous continuons le cheminement par l’intérieur des terres. De larges pistes sillonnent la forêt. Plus loin, nous atteignons la Punta Ventosa. A plus de 80 m de haut, ce belvédère rocheux est spectaculaire. Les falaises plongent directement dans la mer. Pour la suite, nous suivons le sentier du littoral. Après une première partie rapide à découvert, le trail s’enfonce dans les bois. Là, ça rigole moins, les passages techniques s’enchaînent : franchissements de racines et de passages défoncés. Nous croisons un bon nombre de randonneurs pédestres espagnols. Les échanges, même si nous ne parlons que quelques mots de la langue du pays, sont chaleureux. Comme en France, les marcheurs sont toujours impressionnés du franchissement de nos engins. Le trail ne propose que de rares zones faciles où il est possible de récupérer. Quelques passages sont carrément exposés, la chute est interdite. Plus loin, nous pénétrons à nouveau en forêt. Les grands pins offrent une large ombre appréciée, d’autant plus que le soleil s’est franchement dévoilé et qu’il fait même chaud. Dans les bois, nous déambulons en suivant Narbaix qui est déjà venu rouler ici. Nous gagnons le sommet d’une colline. De là, part un trail de folie. A travers bois et en quelques grandes courbes, un single descend droit dans la pente jusqu’au fond du vallon. Mais le fait remarquable reste la composition du single : du sable, rien que du sable ! Nico qui suit Narbaix de près jette son bike dans la pente. ça va très vite, c’est presque indécent. Les deux riders ne touchent pas aux freins, la colline est descendue en quelques secondes, les courbes sont avalées en carvant dans le sable. A cette vitesse, le droit à l’erreur est interdit. Les arbres qui entourent le trail offrent un matelas plus que dangereux en cas de chute.

Plus bas, nous suivons le single en fond de vallon. Il est ludique et facile. Sa pente est faible. Nous gagnons alors une série de pistes et rejoignons l’Escala et le camion Vtopo situé à quelques kilomètres de là. La journée se termine ainsi. Nous prenons la route, le thermomètre affiche 24° ! Alors que nous retraversons la frontière, le temps se couvre et une dizaine de kilomètres après, la température chute d’une dizaine de degrés. Cette fois-ci, pas de doute, nous sommes bien revenus en France. Vivement que le printemps s’installe pour de bon !

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[tab title=”S’Y RENDRE”]Via l’A9 (puis AP-7 en Espagne) en direction de Barcelone. Prendre la sortie 3 vers Figueres/Roses. Suivre la direction de l’Escala.[/tab]
[tab title=”A FAIRE, A VOIR”]Sincèrement, l’architecture moderne laisse à désirer, il faut dire les choses comme elles sont. Cependant pour les amateurs d’archéologie, le site d’Empuriés est vraiment à visiter. Egalement la ville de Girona. De même pour Figueras, le village de Dali. Enfin pour les amateurs de plongée sous-marine, ne manquez pas les îles Médès, le spot est incontournable.[/tab]
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