Chemins du soleil : Du Léman à l’Isère

Dernier tronçon des Chemins du Soleil à voir le jour, l’itinéraire de Thonon-les-Bains à Grenoble, qui sera opérationnel en 2013, présente un profil idéal pour découvrir l’itinérance. Le crew Intense Vtopo a pu en avant-première poser ses crampons sur cette ligne typique des Préalpes.

Seulement les principaux spots!

Pour l’heure, nous quittons Thonon pour nous enfoncer dans le massif du Chablais. C’est ici que se trouve le prestigieux domaine des Portes du Soleil, le plus gros spot VTT de France et certainement d’Europe. Pour l’heure, nous grimpons jusqu’à Très le Mont. Le paysage doux, rond et verdoyant du Chablais, est toujours aussi agréable. Là-haut, dans les alpages, de jolies vaches se reposent en toute tranquillité. Sur une jolie crête, nous jouissons d’une vue exceptionnelle sur le lac Léman. Dans notre progression, nous empruntons un chemin dans les prés qui se met à grimper sérieusement sur la fin. Nous atteignons le col de l’Encrenaz. Nous sommes juste sous le Mont Forchaz, un coin très prisé des locaux, car panoramique et facile d’accès. De là, nous attaquons notre première descente de la journée. C’est l’heure de tester les chemins de cette itinérance. Après une progression en légère descente, la pente du single s’accentue et nous prenons de plus en plus de vitesse. Des épingles et surtout beaucoup de dévers. Heureusement, le terrain est ultra-sec. Quand on voit le nombre de racines que l’on doit franchir, en cas de pluie, la descente deviendrait très périlleuse. Pour nous c’est un régal. Le sentier est étroit, il faut jouer avec les trajectoires en essayant à chaque coup de choisir la bonne.

Heureusement que la météo est clémente !

Plus bas nous regagnons une route. Le paysage s’ouvre sur une petite vallée paisible. Nous suivons alors un joli cours d’eau. Le chemin à plat passe une première fois sur un petit pont, traverse un champ et pénètre dans une forêt de résineux bien alignés. Le single tourne entre les arbres et débouche sur un gué. Nous franchissons le ruisseau dont le débit est gonflé par les dernières pluies. Après une longue section roulante, nous gagnons un spot mythique du département de la Haute Savoie : le mont Salève. L’itinéraire grimpe jusqu’au sommet de cet immense belvédère. Là encore la vue sur le lac Léman est époustouflante. Mais l’ascension n’est pas terminée, il faut continuer à progresser sur cette longue crête calcaire. Après être passé sous le Grand Piton, à plus de 1 300 m d’altitude, on passe en mode descente sur un joli sentier rectiligne. Plus bas, une piste coupe notre progression. Les forêts sont vraiment très belles, nous ne croisons personne. Il est vrai que nous sommes hors saison, en semaine, et qu’en plus il ne fait pas très beau. Après cette section roulante, nous reprenons un sentier rapide, traversons un grand pré. Au bout, une barrière à bestiaux que nous prenons soin de bien refermer.

De somptueux panoramas sur le Léman

Nous pénétrons dans un bois dense d’épicéas. Le single est rectiligne, nous descendons à vive allure. Plus bas, le terrain qui était plutôt terreux et souple, devient caillouteux, rocailleux et parfois chaotique. Il faut alors chercher la bonne trajectoire, garder une bonne vitesse et éviter de rester planté dans les pierres. Nous quittons la forêt pour progresser en terrain vallonné. Le paysage est typique des campagnes cultivées. Nous empruntons des chemins et des pistes larges, de village en village. C’est l’occasion de découvrir un autre visage de la Haute-Savoie. C’est ainsi jusqu’à la ville de Rumilly, capitale du pays de l’Albanais. L’itinéraire quitte la ville par le sud et se met à grimper en terrain vallonné jusqu’au belvédère de la Chambotte. Là, le panorama est époustouflant. Dans une ambiance norvégienne, ciel bouché et lumière blafarde, nous toisons le lac du Bourget de plus de 500 mètres de haut. Sincèrement on se croirait au pays des Fjords… Il ne faut pas tarder car le tracé n’est pas terminé. Il faut grimper jusqu’au col du Sapenay. Ce qui nous attend est sans doute la meilleure descente de l’itinéraire Thonon-Grenoble. Après avoir suivi la route sur une centaine de mètres, nous plongeons dans un single sur la gauche. La progression est ludique, ultra-rapide. Les freins sont vraiment lâchés. La pente est modérée, parfaite pour se faire plaisir. Le sentier propose quelques courbes à plat, il faut veiller à ne pas perdre l’adhérence. A plusieurs reprises nous coupons la route. Même si elle est peu fréquentée, il vaut mieux rester prudent en la traversant. Plus bas, nous pénétrons dans un petit hameau paisible, typique de la Savoie. Le sentier repart de plus belle, quelques passages canadiens permettent facilement de franchir les clôtures. Après encore une belle descente rapide, nous terminons notre progression jusqu’à Châtillon, au bord du lac du Bourget. Cette plage de graviers, déserte aujourd’hui, est propice à une bonne pause. Pour le moment, cette itinérance reste plus roulante et accessible que les autres parcours des Chemins du Soleil. Elle est parfaite pour celles et ceux qui réaliseraient sans doute un premier raid. La suite nous donnera raison.

Idéal pour les débutants en itinérance

Après un large contournement par l’ouest, l’itinéraire pénètre en Chartreuse par le lac de l’Aiguebelette. Une longue ascension nous mène au cœur des jolies forêts de ce massif. Nous gagnons le village des Echelles où nous nous ravitaillons. Le ciel est bas, il fait gris et humide. Cette ambiance décuple l’impression mystique de la Chartreuse et de ses forêts. Plus loin, l’itinéraire rejoint le site majestueux des Grottes. Nous grimpons la voie Sarde pavée dans une gorge encaissée. Le site est superbe, les parois qui encadrent le chemin sont hautes. Le ruissellement de l’eau sur les parois de calcaire rythme notre progression. Nous en profitons pour visiter quelques vastes salles rocheuses. Il faut continuer à maintenir un bon rythme car l’ascension n’est pas terminée. Après le col du Gratillon, le tracé plonge vers le Désert. Nous sommes en plein cœur de la Chartreuse. Le massif se traverse ensuite du nord au sud et demandera bien sûr encore de bonnes réserves d’énergie.

En quittant la Chartreuse, une dernière descente au départ de Quaix-en-Chartreuse qui passe au pied du Néron amène littéralement au cœur d’un tissu urbain dense. De la montagne à la ville, il n’y a finalement qu’un pas. Pour terminer comme il se doit un tel parcours, il faut bien entendu se rendre dans le centre de Grenoble. Entre l’Isère, le téléphérique vieillot de la Bastille et les montagnes environnantes, nous sommes bien au cœur des Alpes. C’est ici que s’arrête cette première itinérance et que commencent les autres, celles qui mènent au sud et au bord de la Méditerranée. D’ici quelques jours, l’hiver va compliquer la tâche aux vététistes. Ici, il ne sera (presque) plus question de rouler. Il faudra alors attendre la fonte des neiges, sans doute le mois de mai. Cela tombe bien car l’itinéraire n’est pas encore complètement officialisé et donc praticable. Un topo-guide verra aussi le jour au printemps. Bref, ceux qui viendront ici en 2013 auront sans doute une belle primeur !