Le Rocky Mountain Element 29 pouces n’en est pas à sa première saison. Pourtant, ce crosseur au long cours est loin d’être à mettre au rebut ! Mieux, il a encore des choses à apprendre aux petits jeunes qui arrivent sur le marché. Si vous voulez un vélo confortable et performant, voilà le VTT qu’il vous faut.
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[tab title=”PRIX”]3 899 €[/tab]
[tab title=”POIDS”]12,45[/tab]
[tab title=”DÉBATTEMENT”]Déb. av. : 100 mm | Déb. ar. : 95 mm[/tab]
[tab title=”USAGE”]Compétition, rando-sport, montagne, plaine.[/tab]
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Le Rocky Mountain Element n’est pas du genre à se montrer à tous les embranchements de forêts et c’est bien dommage car ce VTT est certainement l’un des modèles de cross-country qui, après quelques menus modifications, associe idéalement confort et rendement. Comment ? Laissez-moi vous raconter l’histoire !
L’Element a toujours occupé une place un peu particulière dans la gamme Rocky Mountain. D’abord, parce que ce vélo a toujours été un peu plus qu’un simple crosseur. Dans son comportement, il a toujours eu une identité. Facile à prendre en main, il procure du plaisir à celui qui le pilote. Ensuite, c’est souvent avec l’Element que sont arrivées les nouvelles technologies adoptées par la marque canadienne. Ce millésime ne fait pas exception. Il avait inauguré en son temps un châssis carbone moderne et surtout cette fantastique suspension arrière au doux nom de Smoothlink. Mais commençons par le cadre.
L’Element est proposé en version full carbone, tout alu et mixte avec un triangle avant en carbone et un triangle arrière en alu. Notre choix s’est porté sur ce dernier modèle, le 950 RSL, car il permet à la marque de proposer un produit sous la barre des 4 000 euros. Certes, c’est encore cher mais Rocky Mountain a toujours été cher, surtout avec les technologies employées pour la réalisation des cadres.Le triangle avant, très sloping (idéal pour permettre au pilote de bien bouger autour du cadre), est ainsi réalisé en carbone haut module, en utilisant la technique du monocoque appelée SmoothWall. Cette méthode adopte un moulage spécifique du carbone. Il a recours à un mandrin intérieur rigide qui plaque le carbone et la résine contre les parois du moule, limitant les risques de bulle d’air tout en réduisant au maximum les épaisseurs en fonction des contraintes. Le cadre, résolument haut de gamme, adopte une douille de direction conique dans laquelle sont moulés les chemins pour les roulements. Il en va de même pour le boîtier de pédalier BB92 tout carbone au standard Press-Fit. Enfin, le cadre SmoothWall choisit le passage interne des gaines (exception faite de la durite de frein arrière), y compris celle du blocage de l’amortisseur, et l’option d’une gaine pour la tige de selle à débattement variable. Après un tel étalage de technologie, le triangle arrière semble plus classique avec des tubes en alu 7005. Il adopte tout de même un axe traversant arrière en 142×12 mm au standard Shimano. L’Element a également inauguré la SmoothLink, la nouvelle génération de suspensions de la marque aujourd’hui généralisée sur l’ensemble des tout-suspendus (à l’exception, pour l’instant, des produits gravités). L’idée est d’aligner le point de pivot arrière dans l’axe de la ligne moyenne de la chaîne pour isoler le système de suspension et réduire le pompage. La tension de chaîne est très faible puisque les ingénieurs annoncent à peine 8 mm au moment le plus critique. La suspension, qui développe 95 mm de débattement sur ce 29 pouces, est volontairement assez linéaire pour profiter au maximum de son confort tout en finissant très progressive pour éviter de ressentir l’arrivée en butée. Notez que le cadre a troqué ses roulements contre des bagues polymères à contact oblique (pivot ABC). Plus rigides et d’une durée de vie plus longue, ces bagues permettent un gain de poids considérable. Rocky Mountain parle d’une économie de 120 g.
Un bonheur à rouler, quelles que soient les conditions
Vous dire que je suis amoureux de ce vélo est un doux euphémisme ! En fait, je l’adore. Imaginez un vélo associant le confort de sa suspension, un amorti parfaitement calibré quel que soit le volume de chocs, une capacité à rouler vite, une motricité jamais remise en cause et une géométrie le rendant non seulement facile à prendre en main mais aussi agréable sur les longues distances. Difficile de faire mieux ! Alors certes, la fourche reste un modèle d’entrée de gamme complètement dépassé par les événements, même si elle sauve un peu les meubles dans la position intermédiaire de la compression. Oui, ses roues, notamment le moyeu arrière, ne sont pas ce qui se fait de plus solide (la roue libre donnait déjà des signes de fatigue et les roulements n’ont pas apprécié les nombreux bains de boue). Les crosseurs purs lui reprocheront sûrement son léger pompage en danseuse et la difficulté à trouver une bonne ergonomie pour la manette de verrouillage des suspensions (toujours trop loin). Mais le plaisir est tel à son guidon que tous ces défauts sembleraient presque anecdotiques. La position sur le vélo est typée cross-country, parfaitement orientée pour le pédalage avec une boîte de pédalier un peu en avant du bassin. Idéal pour bien développer sa jambe et optimiser la transmission de la puissance. La petite douille de direction permet quant à elle de bien abaisser le poste de pilotage pour compenser l’effet grande roue. Pour peu que vous inversiez la potence, vous serez au top de la répartition des masses du corps. La géométrie du vélo est tout simplement bluffante avec ce cadre au sloping très prononcé. Il permet de bien bouger autour, sans gêne. On peut abaisser son centre de gravité plus facilement dans les virages. Cela permettrait presque de coucher le vélo si les pneus avaient une accroche suffisante. Un commentaire rapide sur ces pneus avant de revenir à la géométrie. Catastrophiques dès que le terrain est un peu humide, serpillières dès qu’on passe sur des racines, ils ne sont utilisables que sur des terrains secs, très secs. Alors oui, dans ces conditions, ils offrent un bon rendement, faute de grip, mais la réalité, c’est que cette monture dispose de gommes trop dures qu’il vaut mieux laisser au garage. La parenthèse est fermée !
La géométrie favorise une prise en main facile et donc la sensation de sécurité qui en découle, faisant de ce vélo un modèle utilisable par un large public. Il est agile et stable en descente, d’autant que le boîtier de pédalier assez haut permet d’orienter le pilote sur la roue arrière. Il est plus facile de lever la roue avant, notamment sur les obstacles. De quoi multiplier les manuals ! Ajoutez à cela des bases au plus court (445 mm). Vous serez surpris par sa capacité à tourner court dès que ça va vite. Le vélo manque un peu de dynamisme dans les virages serrés, il faut alors forcer, exagérer l’inscription de l’avant pour que l’arrière suive. A ce petit jeu, on se rend bien compte du travail accompli par les ingénieurs pour offrir un maximum de rigidité latérale mais aussi de liaison avant/arrière du cadre, le tout sans rendre le vélo difficile à bouger. Sacrée alchimie ! Malgré sa petite taille, la douille de direction offre une précision surprenante. En dépit de son petit débattement de 95 mm, les passages défoncés en descente rapide mettent en avant une bonne gestion de l’enfoncement puisque l’arrivée butée est parfaitement gérée. Jamais perçue. Au point qu’on a la sensation d’avoir beaucoup plus de débat’ ! S’il ne faut pas s’entendre à des relances foudroyantes, on profite de l’effet 29 pouces, obtenant un vélo qui roule tout seul une fois les 20 km/h passés. Dans ces conditions, les allées cavalières sont effacées en un clin d’œil. Si vous êtes amené à pousser un peu plus le vélo, le pompage marqué de la suspension arrière (malgré les 170 psi préconisés pour un pilote de 75 kg) risque de vous rebuter. Un clic à la manette (pas de blocage de suspension arrière, juste un durcissement de la compression basse vitesse) et il n’y paraîtra plus. Pour autant – et c’est là la force de ce vélo -, l’Element conservera une motricité et un confort géniaux. Monter devient un véritable bonheur. La motricité sur la roue arrière est hallucinante. De là à dire que c’est dans les côtes que ce Rocky Mountain est le meilleur, il n’y a qu’un pas. Un léger décrochement de la roue avant se fait ressentir mais plus par la mauvaise positon du pilote qui s’enfuie vers l’arrière avec la pente. Heureusement, le vélo reste toujours contrôlable d’un simple mouvement de bassin vers l’avant.
[quote]Facile à prendre en main, à l’aise partout, ultra-confortable, ce Rocky Mountain Element 29 pouces est un véritable coup de cœur. Il conviendra aussi bien aux randonneurs qui aiment le confort qu’aux compétiteurs à la recherche d’un modèle pour les courses longue distance.[/quote]
FICHE TECHNIQUE : Tailles : S, M, L, XL, XXL – Modèle d’essai : M – Cadre : Carbone Form C13 HM / Alu 7005 – Fourche : Fox 32 Float Evo CTD – Amortisseur : Fox Float CTD – Freins : Shimano SLX, ø180 mm – Dérailleur avant : Shimano SLX – Dérailleur arrière : Shimano XT – Pédalier : Race Face Turbine, 38/24 dents – Commandes : Shimano SLX – Cassette : Shimano HG62, 11/36 – Roues : Wheeltech Inferno 23 / Shimano SLX – Pneus : Continental X King 29×2.2 / Continental Race King 29×2.2 – Potence : Race Face, 90 mm – Cintre : Race Face Evolve Flat, 720 mm – Tige de selle : Race Face XC, Ø30,9 mm – Selle : Race Face XC Light – GEOMETRIE : Tube supérieur : 580 mm – Tube de selle : 437 mm – Angle de direction : 70,5° – Angle de tube de selle : 74° – Bases : 445 mm – Empattement total : 1 100 mm – Hauteur boîtier : 330 mm.
Distributeur : Tribe Sport Group. Tél. : 04 94 54 19 50
RENDEMENT [star rating=”3.5″]
CONFORT [star rating=”4.5″]
MANIABILITÉ [star rating=”3″]
STABILITÉ [star rating=”4″]
PRIX/ÉQUIPEMENT [star rating=”3.5″]
[quote] On aime : Suspension arrière – Confort – Sensation de sécurité à son guidon
On regrette : Moyeu arrière fragile – Forme du cintre – Ergonomie de la manette de blocage – Fourche rapidement dépassée[/quote]
