Pratique : Le double sens cyclable, un atout pour la sécurité ?

Le décret n°2008-754 publié le 30 juillet 2008 au Journal Officiel impose une modification conséquente du Code de la route en instaurant la généralisation des doubles sens cyclables dans les Zones de rencontre et les Zones 30 et ce, quelle que soit la largeur de la rue.

En ce qui concerne la sécurité des cyclistes, les études le prouvent : les risques de choc frontal sont quasiment nuls. Plusieurs raisons à cela. Automobilistes et cyclistes ont une meilleure perception l’un de l’autre. En arrivant de face, le cycliste ne risque plus de se trouver dans l’angle mort de l’automobiliste et le passager le verra plus facilement avant d’ouvrir sa porte. En croisant le cycliste, le conducteur aura une meilleure perception de la distance de sécurité qu’il doit laisser entre sa voiture et le vélo. Enfin, en apercevant le cycliste face à lui, le conducteur aura tendance à ralentir. Néanmoins, les risques ne sont pas nuls, surtout au niveau des intersections, des entrées et des sorties de doubles sens cyclables, surtout lors de la mise en place de ces nouveaux aménagements.

Rouler à contre sens n’est pas sans danger

Il faut que l’automobiliste prenne l’habitude de regarder «de l’autre côté». Mais la généralisation des doubles sens cyclables favorisera cette prise de conscience et développera de nouveaux réflexes chez l’automobiliste.
Pour les aider à assimiler cette nouvelle donne, les autorités doivent mettre en place une signalisation adéquate. Cela commence par l’apposition – obligatoire – du panonceau M9V2 (sauf + pictogramme du vélo) sous le sens interdit, à l’entrée d’un double sens et à chaque intersection. C’est la seule signalisation qui soit obligatoire. Les autres sont facultatives mais essentielles en matière de sécurité.

Essentielle aussi, par exemple, la mise en place d’îlots de protection à chaque croisement, pour empêcher les automobilistes de couper leur virage, et d’un marquage au sol, lorsque la largeur de la rue le permet, qui renforce la visibilité du double sens à l’approche d’une intersection. Ces aménagements, relativement faciles à mettre en place par les municipalités, sont en plus relativement peu coûteux. Le Certu (Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques) évalue ce coût à 40 e par mètres linéaires. De quoi améliorer le maillage du réseau cyclable rapidement sans faire flamber les impôts locaux. Par les temps qui courent…