Orbea Occam TR M-LTD : Pluie d’éloges !

Depuis trois ans que Julien Absalon est parti de chez Orbea, les ingénieurs ont eu un souffle financier qu’ils ont pu mettre à profit pour développer de nouvelles plateformes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’aujourd’hui l’Espagnol devient de plus en plus désirable, à l’image du nouvel Occam que nous avons testé dans sa version 120 mm et roues de 29”, l’Occam TR.

Orbea Occam TR M-LTD (1)
DR B. Lacoste

[Htab][tab title=”PRIX”]6999€[/tab][tab title=”POIDS”] – de 11 kg [/tab][tab title=”DEBATTEMENT”]Déb. av. : 120 mm | Déb. ar. : 120 mm[/tab][tab title=”USAGE”]Compétition, rando-sport, vallonné, montagne.[/tab][/Htab]

L’Occam avait besoin d’une remise à niveau, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les ingénieurs d’Orbea n’y sont pas allé avec le dos de la cuillère. C’est simple, il ne reste plus rien précédent châssis. Oubliez les 105 mm de débattement et sa géométrie vieille génération, on est ici dans l’Occam 3.0 : 120 mm de débattement, des roues en 29”, une direction qui pointe sa roue avant à 68°, des bases de 435 mm, un tube supérieur qui s’allonge avec 600 mm en taille M (431 mm de reach), voilà qui sent bon la polyvalence ! D’autant que pour le pédalage, le tube de selle pointe à 74,5°. Miam, miam… Sachez quand même que pour 2016, il n’y aura pas un mais deux Occam. Un Occam AM doté de 140 mm de débattement et roues de 27.5” (avec un taille S disponible), et celui qui nous intéresse aujourd’hui, l’Occam TR. Leur point commun se résume à la conception du cadre. Après, tout diffère. Mais concentrons-nous sur le TR.

Simple, sans formes prétentieuses, mais dynamiques, voilà résumé le dessin du cadre de l’Occam TR, qui a été développé en moins de deux ans. Ce monocoque carbone reçoit un traitement particulièrement haut de gamme puisque s’il utilise différentes constructions de carbone, les principaux tubes ont recours à une technique de moulage par du latex à l’intérieur qui sera gonflé pour plaquer les fibres contre le moule. Les différentes épaisseurs sont ainsi optimisées avec un volume de résine totalement contrôlé. C’est ce qu’on appelle une construction EPS (que l’on trouve également chez Specialized). Facile à reconnaître, il suffit de découper un cadre, c’est tout lisse à l’intérieur !

L’Occam TR est un moulin à sensations, qui avale chaque parcelle de terrain comme on se délecte d’un petit four d’apéritif.

La rigidité du triangle avant a été pensée pour que tout le monde puisse rouler dessus, comprenez que le triangle avant n’est pas un bout de bois. Un bon point. La biellette réalisée en aluminium est relativement compacte pour limiter les contraintes de torsion. A l’arrière, la suspension reprend le concept UFO déjà utilisé sur le Oiz, c’est-à-dire qu’il compte sur la déformation du carbone des haubans pour assurer un point de flexion. C’est 140 g de gagné par rapport à point de pivot sur roulements. Le cadre affiche 1,95 kg en taille M sans amorto (210 g de moins que le précédent modèle et quasiment pareil que le Oiz, le crosseur de la gamme). Pas mal, non ? Il faut moins de 5 kg de pression à la selle pour activer la suspension et faire se déformer de 25 mm les haubans (7 mm sur le Oiz – XC). Autant dire que ce n’est pas du cadre que l’on pourra trouver une résistance au déclenchement de la suspension. Ça tombe bien, pour l’aider, les ingénieurs ont choisi de l’associer avec le nouveau Fox Float DPS dans sa déclinaison à gros volume d’air Evol. Il offre un toucher du terrain particulièrement impressionnant et permet un réglage personnalisé de sa courbe de compression du ressort air (via l’ajout de cale). On peut ainsi rouler avec un peu plus des 25% de précontrainte préconisés, pour peu que l’on rajoute une voire deux cales. Cela va ouvrir un peu plus la direction, augmenter le grip de la roue arrière, tout en évitant d’arriver en butée dès les chocs intermédiaires. Surtout que la suspension a été conçue pour être assez linéaire mais dégressive jusqu’au point de précontrainte (ce qui lui offre un très bon confort sur les petits chocs), puis plus progressive sur l’intermédiaire (de quoi offrir un bon support dans le défoncé, et permettre à la suspension d’être stable dans les phases de pédalage) puis re-linéaire en fin de débattement (ce qui permet d’utiliser tout le débattement. Et si ça y arrive trop vite on met des cales, CQFD). La panacée.

Le triangle arrière adopte également au passage un entraxe arrière en Boost 148×12 mm. Concrètement, Orbea pense à l’avenir. Comme cela reste une petite entreprise, elle ne peut pas se permettre de changer de cadre tous les deux ans. En choisissant ce nouveau format, elle parie sur l’avenir. Outre l’apport de rigidité sur la roue en 29 pouces (difficilement quantifiable sur le terrain), ce 148×12 mm a permis de faire passer un pneu arrière plus large (un 2.35 prend place facilement) mais surtout de réduire la longueur des bases (par le déport vers l’extérieur de la manivelle) pour afficher un très honnête 435 mm pour un 29” !

Le cadre de l’Occam a été traité par et pour des rouleurs. Ainsi le passage de gaines en interne peut également se faire par une routine externe (pratique pour les changements de dernière minute). Il dispose également d’une boîte de pédalier en PF92, bien large pour accueillir le large tube diagonal sur lequel peut trouver place un porte-bidon. Notez que le cadre est équipé d’une fixation ISCG 05 pour monter un petit anti-déraillement pour qui n’aurait pas confiance dans le 1×11. Car oui, petite précision, l’Occam TR est proposé avec un double plateau, mais vous aurez la possibilité de le monter en simple. En effet, le vélo est vendu avec le plateau et l’étoile du pédalier pour le switcher au besoin. Comble du raffinement, la patte Direct mount du dérailleur avant peut alors se retirer pour accompagner la pureté des lignes. Cet Occam TR sera disponible en version carbone sur 3 niveaux de gamme à partir de 3 699 (Occam TR M30). Une déclinaison aluminium est aussi au programme (voir encadré).

L’Occam ne se contente pas d’être beau, il sait flatter aussi l’égo de son pilote

DR Orbea
DR Orbea

Jusqu’à présent, monter sur un vélo et se sentir poser dès le premier coup était l’apanage des vélos Specialized. Et bien désormais on pourra en dire de même avec l’Orbea Occam. La distance selle, cintre est parfaite, tandis que la courbure du cintre RaceFace tombe bien sous les mains. Comme c’est l’habitude sur les fourches Fox 2016, on n’hésitera pas à mettre 10 psi de moins de précharge que ce qui est préconisé, à mettre la molette de droite sur Open, et à refermer de trois clics la compression basse vitesse. Par contre, à y regarder de plus près on se dit que la fourche Fox en plongeurs de ø 32 mm risque de ne pas suivre le rythme question rigidité, surtout en 120 mm de débattement. En fait, c’est sans compter sur le passage en Boost 110×15 mm du moyeu avant : la fourche est transfigurée. Celle que je haïssais est aujourd’hui en tout point adaptée à l’usage viril (dire qu’il y a dix ans Fox avait refusé ce format de moyeu… quel temps perdu.). Enfin, toujours est-il que cette Fox retrouve belle figure sur cet Occam et elle lui rend bien, et ce ne sont pas les sentiers techniques des Pyrénées espagnoles, plus précisément de la Zona-Zero où se déroule une manche de Enduro World Tour en septembre qui nous diront le contraire. Le vélo est facile tout le temps. C’est simple, ce vélo est un cabri. Malgré ses grandes roues, et la pente, il saute d’un virage à l’autre, ou engage dans une succession d’épingles avec une dextérité incroyable. Le châssis conserve un équilibre avant arrière qui permet de mettre toujours plus d’angle et d’appui sur l’avant sans le voir plonger à chaque entrée de virage, ni se désunir. La partie avant plus longue, et la direction à 68° offrent une stabilité et donc une sécurité, bien aidées par une boîte de pédalier idéalement située à 340 mm du sol en statique, qui permet d’aller vite dans la pente, même si elle est particulièrement technique. C’est incroyable de voir combien les 120 mm à l’arrière paraissent donner plus en pratique. Les successions de chocs, liés au terrain très caillouteux, n’effrayent pas l’Occam. Certes il faut quand même garder un contrôle et optimiser les trajectoires, mais globalement ça passe avec aisance. Bon, quand même, la suspendu arrière a un peu tendance à se tendre un peu lors de gros freinages appuyés, ce qui allonge un peu les distances de freinage, mais rien de bien important au regard de la piètre qualité des freins à disque Shimano XTR 2016, qui n’apportent ni puissance, ni constance dans le toucher. Lors de notre test, nous avons passé notre temps à jouer avec le levier de frein, tantôt trop dur, tantôt trop mou, une vilaine bulle impossible à déloger semblant avoir décidé de faire son nid dans le maître cylindre de la manette. Bon, il semble que Shimano soit conscient du problème et prépare une mise à jour de son produit. Wait and see…

« Aujourd’hui, si je devais choisir entre un Specialized Camber et un Orbea Occam, pas sûr que l’Américain remporte le challenge. »

En côte, le vélo profite évidemment de sa légèreté pour s’extraire d’un coup de pédale de la moindre montée. Il roule comme un crosseur, nullement pénalisé par ses débattements, au point d’ailleurs de quasiment tout le temps se passer du mode Trail de l’amortisseur (notez que le mode bloqué n’est en fait pas bloqué, ce qui n’est pas plus mal). La rigidité et les bases courtes propulsent l’Occam en un éclair lors de montées dans les racines. La motricité surprend tandis que l’amortisseur arrive à effacer le sautillement de la suspension, une caractéristique habituelle sur les points de pivot confiés à la déformation des haubans. Dans les gros raidards, le tube de selle pourtant bien avancé ne suffit plus, l’avant tend à vouloir prendre sa liberté, mais on peut se permettre alors de monter en danseuse pour rétablir l’équilibre sans que l’arrière ne dérape.

DR Orbea
DR Orbea

Le confort des suspensions, la géométrie repensée, la position de pilotage remarquable font de l’Occam TR une machine impeccable à rouler, qui isole à merveille le pilote de tous les désagréments extérieurs. Il sait se montrer rapide dans les relances et sur le plat, imperturbable tout en gardant une dose de fun dans la pente, il est l’archétype du VTT moderne. L’Occam, troisième du nom, met un boost impressionnant à cette saga. Non seulement il intègre la nouvelle identité visuelle des tout derniers Orbea, mais en plus il apporte une ergonomie que seul Specialized arrivait jusque-là à procurer lorsque l’on pose ses fesses sur la selle. Et que dire de son dynamisme, juste fabuleux ! D’autant que nous ne l’avons pas roulé avec les DT Swiss Spline 29 XRC-1200 prévues, mais avec des produits que l’on trouve sur le modèle d’entrée de gamme. On ose imaginer avec des roues encore plus légères ! Sûrement l’apogée.

Caractéristiques

FICHE TECHNIQUE : Tailles : M, L, XL – Modèle d’essai : M – Cadre : carbone OMR – Amortisseur : Fox Float Factory DPS – Fourche : Fox Float 32 Factory – Freins : Shimano XTR, ø180/160 mm – Dérailleur arrière : Shimano XTR – Dérailleur avant: Shimano XTR – Pédalier : RaceFace Next SL, 36/26 dts et 28dts – Commandes : Shimano XTR – Cassette : Shimano XT, 11/42 dents – Roues : DT Swiss Spline 29 XRC-1200 – Pneus : Maxxis Ardent TLR 3C, av. 29×2.40” ar. : 29×2.20” – Potence : RaceFace Turbine, 35 mm – Cintre : RaceFace Next SL, 740 mm – Tige de selle : RockShox Reverb Stealth 125 mm  – Selle : Fizik Gobi M5 – GEOMETRIE : Taille essayée : M – Tube supérieur : 599 mm – Tube de selle : 432 mm – Angle de direction : 68° – Angle de tube de selle : 74,5° – Bases : 435 mm – Empattement total : 1 150 mm – Hauteur de boîtier : 340 mm.

Distributeur : Orbea, www.orbea.com

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MANIABILITE [star rating=”4″]
STABILITE [star rating=”4″]
PRIX/EQUIPEMENT [star rating=”4″]

[quote] On aime :L’accord des suspensions • La géométrie moderne • Vraiment beau • Pensé par et pour des pratiquants
On regrette : Pas de taille S • Une image à construire sur ce segment.[/quote]