Gare au soleil !

Si les rayons Ultraviolets du soleil jouent un rôle essentiel dans la synthétisation d’un dérivé du cholestérol en Vitamine D (indispensable à l’organisme pour l’absorption du calcium et du phosphore mais aussi pour lutter contre le rachitisme), ils doivent néanmoins s’apprécier avec modération. Cinq à dix minutes d’exposition au soleil deux à trois fois par semaine suffisent à faire le plein de vitamine D. Au-delà les rayons du soleil se révèlent néfastes pour la peau. Les cellules de la peau peuvent même être altérées par des doses d’UV-A et d’UV-B inférieures à celles provoquant l’apparition d’un coup de soleil. Cinq à sept cancers de la peau sur 10 sont directement liés à une surexposition aux rayons UV-A et UV-B. Le nombre de mélanome, cancer le plus grave de la peau a triplé entre 1980 et 2005 ! Et quand on sait que 1300 personnes meurent chaque année d’un cancer de la peau, cela amène à réfléchir sérieusement ! N’oublions pas que depuis 1992, le soleil est classé cancérigène pour l’homme par le CIRC.

Dans une moindre mesure, le rayonnement solaire est également responsable du vieillissement prématuré de la peau. En effet, les UV-A, en dégradant le collagène et en provoquant la production massive de radicaux libres dans les cellules de la peau, sont responsable de l’apparition de taches brunes et d’un amincissement de la peau. La barrière contre les UV-B et surtout les UV-A qui entre beaucoup plus profondément, jusqu’au derme, est donc altérée. La peau ainsi fragilisée se ride plus rapidement. Les UV-A du rayonnement solaire peuvent également traverser la paupière et occasionner une inflammation de la cornée. Sur le long terme, cela peut provoquer l’opacification du cristallin.

Pourtant, si les dangers d’une surexposition au soleil sont connus de la grande majorité des français, l’attrait pour le bronzage, atout esthétique dans notre société, les empêche encore trop souvent de prendre des mesures de protection efficaces et adéquates. Certes, tous les individus ne sont pas égaux face au soleil. Certaines personnes sont plus sensibles que d’autres aux effets nocifs des UV. Le type de peau, ou phototype, influe sur la sensibilité aux UV. Ainsi, une personne à la peau très blanche, recouverte de tache de rousseur, et à la chevelure blonde ou rousse ne bronzera quasiment pas alors qu’un individu à la peau mate et aux cheveux corbeau sera plus réceptif. La génétique intervient aussi dans la prédisposition au cancer de la peau. 10 % des mélanomes malins surviennent dans une famille dont les membres ont été atteints de 2 mélanomes sur 3 générations.

Les personnes sensibles doivent donc se montrer extrêmement prudentes. Ainsi, pour se protéger du soleil, elles doivent impérativement porter un chapeau, des lunettes de soleil et s’enduire régulièrement de crème solaire. Concernant ces dernières, il est indispensable qu’elles offrent une protection contre les UV-B mais aussi et surtout contre les UV-A. L’indice de protection devra être de 30 minimum. Attention, la crème ne dispense pas de porter un T-shirt ou un maillot. Par ailleurs, il est recommandé de ne pas s’exposer au soleil entre 12 heures et 16 heures. Lorsque l’on part rouler en plein été, il est important de privilégier les parcours ombragés. Notons enfin que si les UV-B sont bloqués par la couche nuageuse, il n’en va pas de même pour les UV-A qui la traversent allègrement. Il est donc important, même par temps gris, surtout à la montagne, d’appliquer de la crème sur sa peau. L’application de cette dernière, que l’on choisira waterproof, doit être renouvelée régulièrement, soit toutes les deux heures… De plus, ce n’est pas parce que notre peau est halée qu’il faut en cesser l’application.

Alors cet été profitez sagement du soleil sans vous exposer inutilement aux dangers qu’il génère. N’oublions pas que le cancer de la peau, sous sa forme la plus dangereuse, le mélanome, est très compliqué à soigner car souvent détecté trop tard. Soyez vigilants !

Les différents types de cancer

cancer

On recense deux grandes catégories de cancer de la peau : les carcinomes (70 000 nouveaux cas recensés par an) et les mélanomes (10 000 nouveaux cas par an). Les carcinomes, dit aussi cancers épithéliaux se classe au 4e rang des cancers chez l’homme et au 3e rang chez la femme. Ils sont directement liés à des expositions répétées au soleil. Ils apparaissent essentiellement sur le visage, le cuir chevelu, l’arête du nez et les oreilles, parties très exposées au soleil… Les carcinomes les plus fréquents sont dits « basocellulaires » (90% des cas). Ils sont la conséquence d’une altération au niveau d’une cellule souche épithéliale de l’épiderme. Ils se caractérisent par une ulcération de la peau et n’occasionne pas l’apparition de métastase ! Les Carcinomes spinocellulaires représentent quant à eux 10% des cas. Ils résultent de l’endommagement de cellule productrice de kératine et conduisent dans 20% des cas à l’apparition de métastases. Traités précocement, ces cancers épithéliaux ont un taux de guérison de 90%.

Le mélanome est le plus redoutable des cancers de la peau. Il est devenu depuis peu, la première cause de mortalité par cancer chez les jeunes adultes (environ 30 ans). Ils se développent principalement chez les personnes à la peau claire qui s’exposent essentiellement pendant les vacances et sujettes aux coups de soleil. Une fois sur cinq, le mélanome se développe sur un grain de beauté. Mais il peut aussi se développer sur une peau saine sous forme de tache. Aussi, toutes tâche qui apparait et grossit rapidement doit amener à consulter rapidement. Idem lorsqu’un grain de beauté prend une forme asymétrique avec des bords irréguliers et qu’il devient bicolore…