Cannondale F-Si team : faites place !

Rouler avec le Cannondale F-Si c’est être sûr d’exploser tous vos records sur vos segments Strava. Le pire étant qu’il vous le permet en toute décontraction. Rencontre avec une bête de course venue d’une autre planète  !

Cannondale F-Si Team (3)
DR Tom Zaniroli

[Htab][tab title=”PRIX”]6999€[/tab][tab title=”POIDS”]8,70 kg sans pédales[/tab][tab title=”DEBATTEMENT”]Déb. av. : 100 mm | Déb. ar. :- [/tab][tab title=”USAGE”]Compétition, vallonné,plaine.[/tab][/Htab]

Une claque rapide sur la gâchette de montée des vitesses, l’appui sur la pédale se fait plus vive, la mise en danseuse est naturelle, et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le Cannondale F-Si avale la montée parsemée de racines. La roue arrière ripe à peine sur l’obstacle. Solide comme un roc, elle fait corps avec le triangle arrière de l’engin. Le vélo bondit sur ce qu’en temps normal nous aurions appelé une difficulté, et qui ici se transforme comme par magie, en simple formalité. Chaque sollicitation de la pédale vous fait passer d’un monde temporel à un autre. Efficacité, voilà le mot qui revient sans arrêt dans la tête, à chaque mètre parcouru ! Comment retranscrire ces sensations perçues au guidon d’un vélo qui affiche un petit peu plus de 9 kilos en ordre de marche ? Hallucinant, grisant, jouissif… ça pousse tout le temps. On atteint son régime de croisière en moins de temps qu’il ne faut pour comprendre que l’on roule vite. Un faux plat montant, c’est en moyenne à 25 km/h qu’il se prend, et sans puiser dans vos ressources, en toute décontraction. Une côte simple se négocie dans les 17 km/h. Des chiffres qui raccourcissent les distances de chacune de vos sorties. Mais le plus incroyable est certainement à mettre au compte de sa facilité de mise en action de ce bolide. Certes rouler dessus est plus physique que sur un tout-suspendu, mais contrairement à d’autres modèles, il ne vous en voudra pas si vous ne le traitez pas comme il se doit. Oui, on peut rouler “doucement ” à son guidon sans se faire chahuter.

Une machine à sensations

Aucune vibration mécanique qui résonne dans le cadre tout carbone, aucune vibration aiguë qui vous remonte dans la colonne vertébrale à chaque variation du terrain, comme s’il y avait un filtre entre le sol et le pilote. Pourtant ce ne sont pas les jantes Enve Carbon Twenty9 XC qui sont du genre à épargner. Rigides comme de la pierre, elles n’ont qu’un objectif : rester dans l’axe et ne pas en dévier. Le but est d’autant plus atteint qu’elles sont aidées par un artifice technique inédit. Le décalage de 6 mn de la roue arrière vers la droite sur le cadre impose un rayonnage spécifique de la roue (tout du moins un parapluie décalé) et un déport de l’étoile du pédalier pour rattraper ce décalage et ramener sur une ligne de chaîne optimale. Un choix super osé qui impose donc une roue arrière spécifique, mais qui au final apporte 60% de rigidité de gagnée sur une roue traditionnelle. Le tout en restant en moyeu de 135 mm et axe classique. D’accord, la roue est fixée au cadre avec le meilleur serrage qui existe depuis des années, le DT Swiss RWS, mais tout ça mis bout à bout, on obtient une réaction immédiate entre la moindre sollicitation de la pédale et la mise en branle de la roue arrière. Mais d’où provient ce confort alors ? D’une part du triangle arrière : si les ingénieurs l’ont conçu particulièrement immobile en latéral, en revanche la forme des haubans et des bases permet un léger mouvement vertical qui va permettre d’une part d’encaisser une partie des imperfections du terrain, et d’autre d’offrir un surcroît de motricité en plaquant la roue au sol (ce que permet un tout-suspendu). Mais surtout, il y a cette tige de selle Save 2 en ø 27.2 mm (plus le diamètre est petit, plus ça filtre) qui se penche vers l’arrière telle une branche de peuplier. Quasiment imperceptible au pédalage, le bénéfice est énorme.

DR T. Zaniroli. Le triangle arrière est ou doux compromis entre rigidité latérale hors pair et une souplesse verticale qui distille une motricité et un confort surprenants.
DR T. Zaniroli. Le triangle arrière est ou doux compromis entre rigidité latérale hors pair et une souplesse verticale qui distille une motricité et un confort surprenants.

Le guidage de l’avant est confié à la nouvelle variante de la Lefty XLR carbone qui trône fièrement du haut de ses 100 mm de vrai débattement. Pour autant, elle laisse derrière elle sa réputation de relever l’avant du vélo, car ici elle inaugure des tés en rapport avec chaque hauteur de douille de direction. Et sur un taille S, sa proue n’est pas bien grande, à peine 95 mm. Du coup, on se retrouve sur un vélo équilibré, qui ne plonge pas son pilote, le nez dans la roue avant. Et en matière de trajectoire, le F-Si est précis. Il faut dire que le travail du pilote est bien aidé par le cintre FSA K-force en 700 mm de large, mais ce n’est pas tout. La fourche est d’une rigidité surprenante malgré son seul monobras. Les virages en appuis pris à vive allure ne sont que pur bonheur. Certes il faut jouer des coudes pour bien entrer dans la courbe, mais on est bien aidé par son déport de fourche si particulier de 55 mm qui lui octroie une maniabilité étonnante, et qui vient compenser les 69.5° d’angle de direction si exceptionnels de stabilité en descente. En descente, où vous gagnez à tous les coups. Entre l’avant précis, l’arrière court, très joueur mais pas piégeur si l’on reste raisonnable, le F-Si incarne une nouvelle génération de cross-country de compétition, celle de la polyvalence. Alors certes, l’hydraulique de la fourche, si agréable de sensibilité à bas régime, est dépassée dans les successions de chocs pris à pleine vitesse et vous renvoie tout ce qu’elle ne peut plus digérer dans les bras, mais l’ensemble reste facilement contrôlable si vous avez un peu de technique et de concentration.

A 7 000 € le bout, cela fait quand même cher le tour de manège à sensations. Mais comment se reconnecter à la réalité après avoir rouler un tel bolide ? Peut-être en se disant qu’il vous a permis de faire péter vos records l’espace d’un instant, et qu’il existe une version moins chère, dotée du même cadre, et qui affiche “seulement” 4 499 €…

Caractéristiques

FICHE TECHNIQUE : Tailles disponibles : S, M, L, XL – Modèle testé : S – Fourche : Lefty 2.0 Carbon XLR 29 – Freins : Sram XX ø  160 mm – Pédalier : Cannondale Hollogram Si, 32 dts – Commandes : Sram XX1 – Dérailleur avant : – Dérailleur arrière : Sram XX1 – Cassette : Sram X01 10/42 – Moyeux : DtSwiss 350 – Jantes : Enve Carbon Twenty9XC – Pneus : Schwalbe Racing Ralf Evo SS 29X2.1 – Cintre : FSA K-Force Carbon, 700 mm – Potence : Cannondale Opi, 80 mm – Tige de selle : Cannondale F-Si Save2, ø27,2 mm – Selle : Prologo Nano Evo – GEOMETRIE : Tube supérieur : 585 mm – Tube de selle : 390 mm – Angle de direction : 69,5° –  Angle de tube de selle : 73° – Bases : 429 mm – Empattement : 1 083 mm – Hauteur du boitier de pédalier : 300 mm.

Distributeur : Cannondale, www.cannondale.com

RENDEMENT [star rating=”5″]
CONFORT [star rating=”4.5″]
MANIABILITE [star rating=”4.5″]
STABILITE [star rating=”4″]
PRIX/EQUIPEMENT [star rating=”3″]

 

[quote] On aime : rouler sur un vélo ultrta léger est une expérience extraordinaire, confort surprenant
On regrette : freins SRAM XX vieillissants, seuil déclencheur du blocage de fourche trop haut et pas réglable .[/quote]